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Chronologie, les expéditions


Au cours du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème siècle, de nombreuses expéditions menées par des navires anglais, français, allemands ou américains vont se succéder aux Iles Crozet, où elles ne feront généralement qu'une étape vers d'autres îles australes ou vers le continent Antarctique. En raison de la fréquence des naufrages sur ces îles, au plus fort de l'activité phoquière et baleinière, des tournées d'inspection sont organisées par la Royal Navy britannique tous les 2 ou 3 ans.
l'Héroïne (1995)
l'Héroïne (1995)
En juillet 1837, la corvette Héroïne commandée par Jean-Baptiste Cécille quitte Brest pour l'Amérique latine puis l'Afrique australe. Commence ensuite un long périple vers l'est dans les mers australes jusqu'au Cap Horn pour y représenter la France et assurer la protection des pêcheurs de baleines. Après l'Ile Marion, l'Héroïne fait une escale de 3 semaines à Crozet en novembre 1837. Elle mouille notamment dans la Crique du Navire, dont le lieutenant Martial Fournier dresse un levé détaillé. Il établit également la première carte générale sérieuse de l'archipel. Lors de cette escale, trois équipages de phoquiers sont présents dans les îles, dont les français du Bordelais. Cette expédition laisse derrière elle le nom de la Crique de la Chaloupe. La Commission de toponymie a donné les noms de Cap de l'Héroïne et de Mont Cécille à un cap et à un sommet de l'Ile de la Possession en 1966-1967.

En 1840, James Ross commande l'expédition qui conduit l'Erebus et le Terror en direction du continent Antarctique. Il fait auparavant escale dans plusieurs îles australes. Au mouillage à Crozet à la fin du mois d'avril 1840, il y ravitaille plusieurs équipages de phoquiers, mais ne débarque pas à terre.

En décembre 1872, l'Amirauté britannique lance une grande expédition de recherche scientifique à bord du Challenger, une corvette à propulsion mixte de 69 mètres commandée par Nares. Des aménagements spécifiques sont constuits à bord : un cabinet d'histoire naturelle, un laboratoire de chimie, un laboratoire de photographique... Le Challenger effectue une première campagne dans l'Océan Atlantique, de l'Angleterre aux Antilles et de Nouvelle-Ecosse jusqu'à Tristan da Cunha. Fin 1873, la corvette quitte l'Afrique du Sud et s'engage dans l'Océan Indien où elle visite les îles Marion et du Prince Edouard.

Expédition du Challenger (1978)
Expédition du Challenger (1978)
Carte des Iles Crozet
Carte des Iles Crozet

Les observations scientifiques, particulièrement océanographiques, sont effectuées tout au long du parcours. A chaque station est notée la position du navire, la profondeur océanique, des prélèvements d'eau de mer et des sédiments du fond sont effectués, la température de l'eau ainsi que la force et la direction des courants à différentes profondeurs sont mesurées. Le 31 décembre 1873, le Challenger se trouve à proximité de l'Ile aux Cochons où le brouillard empêche tout débarquement. Il mouille finalement dans la Baie du Marin, à l'est de l'Ile de la Possession sur laquelle il n'est pas non plus possible d'aborder. Contrairement à Kerguelen où l'expédition séjournera 3 semaines, le passage du Challenger à Crozet n'a donc laissé que quelques mesures océanographiques.

Pour plus de détails, voir les pages du rapport de l'expédition concernant les Iles Crozet.

Rapport de l'expédition
Rapport de l'expédition
Rapport de l'expédition

En 1874 plusieurs missions astronomiques convergent vers Kerguelen pour y observer le transit de Vénus. Initialement, une station d'observation devait être installée à Crozet, mais l'absence de lieu de débarquement entraîne son abandon. L'expédition américaine du Swatara commandée par Ryan ne fera donc qu'un passage par l'Archipel Crozet. La même année, l'expédition allemande de la Gazelle commandée par von Schleinitz fait également escale aux Iles Crozet avant de continuer vers Kerguelen pour y mener ses travaux astronomiques et hydrographiques.

En 1876, le navire britannique Wolverene commandé par Brine effectue une tournée aux Iles Crozet à la recherche d'éventuels survivants du naufrage du Strathmore l'année précédente. Mais tous les rescapés ont déjà été recueillis.

En 1880, le navire bitannique Comus commandé par East effectue une tournée de recherche d'éventuels naufragés sur les Iles Crozet. Des dépôts de vivres sont aménagés sur plusieurs des îles de l'archipel. Les rescapés du naufrage du Tamaris trouveront ceux de l'Ile aux Cochons en 1887.

Le 18 novembre 1887, après la réception en Australie d'un message de détresse attaché sur un oiseau, le navire français la Meurthe est envoyé vers Crozet à la recherche des rescapés du naufrage du Tamaris. Ils ne seront pas retrouvés, mais le commandant Richard-Foy en profitera pour renouveler les dépôts de vivres consommés par les naufragés. La position des Brisants du Tamaris sera vérifiée, et le nom de Cap de la Meurthe laissé à un cap de l'Ile de la Possession que le navire faillit aborder dans la brume.

l'Eure (1987)
l'Eure (1987)
L'aviso l'Eure commandé par Louis Edgard Paul Lieutard effectue en 1893 une tournée dans les îles australes. La France prend alors officiellement possession de Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam. Les Iles Crozet semble en revanche avoir été oubliées. En 1931, l'expédition de l'Antarès donnera cependant le nom de Pointe Lieutard à l'extrémité sud de la Baie du Marin.

L'Allemagne se lance à son tour dans l'exploration de l'Antarctique et des îles subantarctiques. Un trois-mâts de 46 mètres est construit à cet effet : le Gauss. Menée par Eric von Drygalski, l'expédition quitte Kiel le 11 août 1901 pour séjourner aux Iles Kerguelen et Heard, et hiverner dans les glaces. Les travaux scientifiques dirigés par E. Werth doivent concerner la zoologie, la géologie, la botanique et le champ magnétique. Le 25 décembre 1901, le Gauss s'arrête dans une petite baie de l'Ile de la Possession que son équipage nomme Crique de Noël. Werth donne le nom du professeur Wilhelm Branca (1844-1928), géologue et paléontologue à l'Université de Berlin, à un petit mont situé à peu de distance. Enfin, en 1962, le groupe de travail de toponymie baptisera Cap du Gauss le cap situé à l'ouest immédiat de la Crique de Noël.
Navire scientifique Gauss (1984)
Navire scientifique Gauss (1984)
Centenaire du passage du Gauss (2002)
Centenaire du passage du Gauss (2002)

retour : les phoquiers
retour : les phoquiers
suite : la souveraineté
suite : la souveraineté